André Robillard à Montpellier
Créer des « fusils » à partir de matériaux et d’objets récupérés ici ou là et assemblés avec du Scotch ou divers liens a été pour lui une thérapie plus efficace que les médicaments. Et lui a assuré une notoriété internationale à compter du milieu des années 60, lorsque son psychiatre a montré ses créations à Jean Dubuffet, et que les expositions se sont enchaînées.
On ne peut s’empêcher d’être ému en découvrant l’univers d’André Robillard, nous disent toutes les personnes qui le côtoient. Il vit en région Centre, dans une chambre-atelier encombrée de centaines d’objets récupérés ou offerts qui lui servent à créer ses assemblages ; son lit est envahi de peluches, et il vit entouré d’animaux familiers – poules, hamsters, lapins – et ne se déplace jamais sans eux. Outre les assemblages d’objets tous plus hétéroclites les uns que les autres, son style se révèle dans la saturation d’écritures explicatives et de motifs au feutre, sur les objets auxquels il donne naissance, comme s’il voulait être parfaitement compris. Son imaginaire est nourri d’images télévisées. Ses créations déclinent trois thèmes de façon obsessionnelle : la guerre, la conquête de l’espace et les animaux.
André Robillard a été traumatisé par la Seconde Guerre mondiale. Il dit concevoir ses fusils et pistolets pour « tuer la misère ». Notamment la misère intellectuelle et sociale dans laquelle il s’est trouvé. Et ça lui a réussi, puisqu’à partir du moment où son art a été reconnu par Jean Dubuffet, André Robillard a pu exposer de par le monde, et voyager. Sur chaque « arme », il indique au feutre noir le modèle ou le nom, ainsi que les caractéristiques. Au Musée d’Art Brut de Montpellier, un fusil indien ancien (voir ci-dessous), remontant aux années 60, composé d’une râpe à fromage, de tubes, de bois, de plumes, d’une pile électrique et d’une boîte de nettoyant assemblés entre eux par des liens en cuir, en côtoie d’autres, un peu plus récents, réunissant des instruments de musique pour enfants, des paquets de cigarettes, assemblés à l’aide de Scotch®.
► Musée d’Art Brut Fernand-Michel, quartier des Beaux Arts
1, rue Beau Séjour, 34 000 Montpellier. Tel. 04 67 79 62 22.
Ouvert du mercredi au dimanche, de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h.
Tarifs : 6 à 8 €. 1, rue Beau Séjour, 34 000 Montpellier. T. 04 67 79 62 22.