A notre amie... la Mort.
« A notre amie »
45 cm x 57 cm
(Stylo bille, fleur plastique,
plaque émaillée, grillage, bois,
métal rouillé et huile sur toile).
D'abord ce fut le choix du châssis.
Il fallait quelque chose qui cadre ! Ce fut la porte d'un vieux garde-manger avec encore un lambeau de grillage et sa targette rouillée. Je l'avais dégotée au dépôt d'ordures du village (en ce temps-là, il n'y avait pas de déchetteries).
Ensuite, le support.
Le meilleur, serait celui qui, ayant déjà servi, aurait pu être témoin d'autres vies, de secrets... Alors quoi ? un sac postal ayant transporté des lettres d'amour et de rupture, des bonnes et des mauvaises nouvelles ? une toile de lit de camp ? un pan de jupe ? ...
Je me décidais pour un épais drap de lin dérobé dans l'armoire de mes grands-parents.
Alors enfin, là-dessus, pouvait venir l'image, ou plutôt les images* (de la jeune fille, du miroir, de la mort)
avec le fantastique pouvoir qu'elles ont
de raconter à l'infini les mêmes histoires,
la beauté tragique de la vie,
ces mêmes histoires qui hanteront l'humanité à jamais,
l'amour, toujours !...
... et la mort, encore !
... dont il vaut mieux se faire une amie !
*En français le mot image vient du latin imago qui désignait autrefois les masques mortuaires.
*A noter qu'image a pour anagramme magie...