Roland Veuillet : 5ème mois d'incarcération injustifiée

Roland Veuillet est en prison depuis le 31 mai... pour avoir manifesté !

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Roland c'est un militant nîmois toujours prompt à dénoncer les injustices et prêt à défendre nos droits, mais toujours pacifiquement.

On le voit sur la fameuse vidéo (dite du costard) en T shirt bleu clair face au président Macron. C'était en 2016 au moment de la loi Travail.

On ne le répétera jamais assez : Roland VEUILLET n’est ni un criminel ni un délinquant. C’est un militant de longue date connu à Nîmes pour sa participation à tous les mouvements sociaux (grèves, manifestations, meetings) depuis plusieurs décennies.

Depuis 2018, il est Gilet Jaune.

Malgré ses 65 ans, il se retrouve derrière les barreaux parce que des magistrats s’arrogent le droit « d’interdire de manifester ».

Ce qui est parfaitement illégal.

Ils appliquent – avec zèle – les consignes d’Emmanuel Macron, dont la politique remet en cause progressivement les libertés collectives.

Ainsi, déjà, plus de 10 000 Gilets Jaunes sont interdit de manifestation, et plusieurs centaines sont en prison comme Roland.

C’est ainsi que se mettent en place les pouvoirs autoritaires : ils commencent par frapper quelques individus, à titre d’exemple, pour faire peur à tout le monde. Puis ils rédigent Lois et Décrets pour, petit à petit, contraindre par la force ceux qui s’obstinent à résister.

Nous sommes tous concernés par cette incarcération, non pas pour en réduire la souffrance, mais pour combattre les dérives autoritaires du pouvoir Macroniste.

Aujourd’hui, c’est Roland qui est derrière les barreaux, demain, ça peut être n’importe lequel d’entre nous, dès lors qu’il protestera.

Roland Veuillet a été rejugé par la Cour d’appel de Nîmes mardi 29 septembre 2020.

Tout le long de cette séance houleuse, Roland Veuillet, qui assure sa défense lui-même, a soutenu que ses procès sont tout aussi politiques que son combat.

Il conteste pied à pied chaque infraction qui lui est reprochée, et développe ses arguments. Il met aussi en cause l’attitude de certains policiers durant les manifestations. Il dénonce, par exemple, le fait qu’ils ne portent jamais leur RIO (Référenciel des Identités et de l’Organisation : leur matricule) comme l’exige la loi. Comme d’ailleurs aujourd’hui dans cette salle, précise-t-il. Puis il se reprend  après s’être rendu compte que sur la quinzaine de policiers présents, une le portait sur sa poitrine : « Ah non ! Excusez-moi, madame. »

L’avocat général a requis la confirmation de son jugement (12 mois de prison, dont 6 fermes + 1750 € d’amendes).

Puis, en pleine plaidoirie, Roland s’est fait couper la parole par la présidente.

Alors il s’est couché dans son box d’accusé.

Le délibéré aura lieu jeudi prochain, le 29 octobre.

Rectificatif de l’article : Roland ne s’est pas couché dans son box (où il était en présence de 3 surveillants de la pénitentiaire, plus quinze policiers dans la petite salle d’appel, plus de nombreux autres à l’extérieur!!!) à cause du verdict, celui-ci n’était pas encore rendu. Mais parce que la Juge lui a coupé la parole et a arrêté l’audience, alors que Roland était en pleine plaidoirie. Rien ne dit dans le code de procédure pénale ni dans le code pénal que les plaidoiries sont limitées par le temps. Abus de pouvoir de la Juge ?

L’affaire a pour toile de fond des violences policières commises contre les Gilets Jaunes.

Roland en a dénoncé quelques-unes et a porté plainte contre des policiers et leurs pratiques. Mais porter plainte contre la police est intolérable : avec Macron au pouvoir, on doit juste subir et se taire. Certainement pas protester.

C’est pourtant ce qu’a osé faire Roland, et pour ça, il est en prison depuis cinq mois. Aujourd’hui, il persiste encore et toujours à dénoncer ces exactions.

" NUL NE DOIT ÊTRE INQUIÉTÉ POUR SES CONVICTIONS "

dit la Déclaration des droits de l’Homme. Et bien  " non " nous dit le procureur de Nîmes, qui confirme que pour lui, il est normal d’envoyer un Gilet Jaune en prison pour avoir manifesté.

Et la Juge s’est bien abstenue de rappeler à ce magistrat qu’il s’agit là d’un délit d’opinion grave.

Le message est clair : Macron donne carte blanche à sa police pour agir en toute impunité. Et, par la suite, sa justice cautionne en condamnant ceux qui protestent : pratiquement aucune condamnation suite aux centaines de blessés – parfois graves – lors des manifestations. Par contre, contre les policiers, les affaires sont classées sans suite.

Et pour ceux qui ont osé porter plainte contre ces policiers, c’est les amendes et/ou la prison.

Qui pourra encore prétendre qu'en France la justice est indépendante ?

Une condamnation très lourde risque d’être prononcée contre Roland VEUILLET le 29 octobre 2020.
Peut-on accepter qu’un Gilet Jaune soit INCARCÉRÉ pour la simple raison qu’il est un Militant connu, pour le simple fait de MANIFESTER ???
Car c’est bien le droit de MANIFESTER qui est au cœur de toute cette affaire.
C’est intolérable !
Et il faut réagir vite et maintenant… après il sera trop tard !
Un rassemblement aura lieu devant la maison d’arrêt de Nimes
Mercredi 28 octobre à 18H
Pour dénoncer cette incarcération !

Le texte de cet article provient du site du comité de libération et de soutien à Roland Veuillet. Pour des informations plus complètes, articles, témoignages, etc. consultez https://rolandmanifeste.fr/