21h aux urgences
Jeudi vers 11h, ma vue est perturbée de "phosphènes" (points lumineux fusants de gauche à droite) puis se trouble pour mon œil gauche jusqu'à occulter 90% de mon champ de vision.
Au cours de la journée ce seront trois épisodes d'altération visuelle de ce type auxquels je serai confronté. Bien que d'ampleur et de durée décroissante (2 à 3 h pour la 1ère, 1/4 d'h pour la 3ème), je décide de ne pas attendre le rendez-vous que j'ai obtenu de mon ophtalmo pour le lendemain et je me rends aux urgences de l'hôpital Carémeau à Nîmes à 21h.
22h : examens ophtalmologiques approfondis.
Minuit : électrocardiogramme.
2h : scanner.
A chaque fois, on gare le brancard sur lequel on m'a installé, dans un couloir déjà au bord de la saturation.
On me prévient du passage prochain du médecin.
Ambiance cour des miracles : cris, pleurs, râles, toute la gamme des plaintes.
Personnel débordé n'ayant pas même le temps d'être aimable (à part quelques héroïques aides-soignantes).
Difficile de réussir à dormir un peu.
On entrave les patients qui ne le sont pas assez pour rester couchés...
Difficile de ne pas péter les plombs.
Bref, le probable ordinaire des zôpitaux publics de notre ère ultralibérale.
Le médecin attendu toute la nuit n'arrivera que le matin vers 10h.
Il a la bonté de m'apporter un verre d'eau (le 1er depuis mon arrivée).
Un neurologue apparaît vers midi.
Comme on s'en doute, pas de coordination entre eux.
Pas le temps.
Le médecin vient s’enquérir auprès de moi de ce que m'a dit le neurologue :
Ils n'ont rien trouvé d'anormal au scanner.
Les examens reprennent : retour au service ophtalmo pour refaire les mêmes investigations (champ visuel, fond d'œil, etc...).
Puis IRM.
Et retour à la case départ, sur une chaise cette fois car les brancards, ça prend trop de place et les patients sont encore plus nombreux.
J'attends encore.
Mes phosphènes, quoique heureusement moins nombreux, sont toujours là.
Je n'ai rien mangé depuis que je suis arrivé.
A 18h, le neurologue m'annonce qu'on n'a rien trouvé, qu'il faudra que je prenne rendez-vous pour un électroencéphalogramme et que je peux sortir.
Il me dit ne pas être inquiet...
moi, si.
Mon téléphone n'a plus de batterie,
moi non plus...