Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 Dec

Chiara Scarpone

Publié par Éric Babaud  - Catégories :  #Littérature, #dessin, #sirènes

 

 

 

Chiara Scarpone est une illustratrice et chanteuse italienne installée à Toulouse.

"Je suis née au Sud de l'Italie, dans un port au bord de la mer Adriatique. Là-bas, on ne sort pas les après-midis d'été parce qu'il fait trop chaud. Le mauvais œil peut te rendre malade et il y a une statue de la Vierge dans presque chaque maison. Là-bas, l'ennui est féroce. Pour y survivre, les gens racontent des histoires, contes et légendes ; ils chantent des chansons qui se transforment en passant de bouche à oreille. Cela constitue l'identité commune du village. J'ai toujours été fascinée par le pouvoir hypnotique de la tradition orale. Avec le temps, je me suis rendue compte qu'elle méritait une attention particulière qui trouverait son expression dans ma pratique artistique. [...] Le dessin a toujours été mon moyen d'expression préféré. Mon intention est d'aller au-delà de la dimension narrative de ce médium et de l'explorer au maximum de son potentiel en touchant à d'autres formes d'art visuel comme l'installation, la photo et la performance. Je suis à la recherche des manifestations de l'inquiétude humaine, dont l'antrophologie et la culture populaire expriment la richesse. C’est un terrain fertile, dans lequel la tradition orale, la magie, la puissance des symboles, la violence castratrice de la religion ont traversé les temps pour s'installer dans le notre. Je traduis à travers le dessin ce profond intérêt pour l'anthropologie avec l'intention de partager mes interrogations : - Pourquoi et quand les êtres humains ont-ils eu besoin de développer la pensée symbolique ? - Pourquoi cherchons-nous des réponses ? - Comment ce sous-bois de symboles et de croyances coexiste-t-il avec notre époque ? Quand je me promène en observant la beauté malade de la ville, rassurée par le confort de la modernité qui m'entoure, je me demande où se cachent nos peurs ancestrales : la mort, l'inconnu, la peur du féminin. Et en marchant, je regarde mon ombre et je me laisse surprendre par cette silhouette qui conserve quelque chose du singe...un singe avec une grande imagination."

Chiara Scarpone - Autoritratto un pò disperato, un pò no, ma comunque sincero

Chiara Scarpone - Autoritratto un pò disperato, un pò no, ma comunque sincero

"Cette série de trois tableaux représente l’Epidémie Dansante de 1518 de Strasbourg, un épisode étrange durant lequel une centaine de personnes se mirent à danser sans discontinuité durant des semaines. On parla alors d’une fièvre qui contaminait femmes et hommes. Plutôt que de tenter de les guérir on décida de les laisser gesticuler jusqu’à épuisement."

( "Entrez dans la danse" Le roman de Jean Teulé relate admirablement cette histoire. )

"Pour représenter ses scènes de possession Chiara Scarpone a utilisé sa technique favorite, la carte à gratter. [...] Elle peint en noir une grande plaque en plexiglas jusqu’à occulter totalement la transparence. D’après une esquisse, elle sillonne au bistouri la couche de peinture sèche à la manière d’une gravure. La lumière traverse alors la plaque pour faire apparaître le dessin."

 

Chiara Scarpone - La Danse de Frau Troffea
Chiara Scarpone - La Danse de Frau Troffea
Chiara Scarpone - La Danse de Frau Troffea

Chiara Scarpone - La Danse de Frau Troffea

"Les thèmes de prédilection de Chiara sont les croyances anciennes et la musique folk où des sentiments obscurs prédominent. Pour autant ces tableaux ont une apparence bienfaisante. La douleur, la folie, le désespoir ressemblent aux monstres qui effrayaient notre enfance, ils existaient. Il n’y a rien de maladif, ou de grotesque à les chérir comme le fait Chiara. Il vaut mieux croire aux idées noires que de les cacher par excès de pudeur."

Pierre Campistron

 

 

Chiara Scarpone - Anguana

Chiara Scarpone - Anguana

Les anguanas sont fréquemment décrites comme des femmes jeunes, souvent très attirantes et capables de séduire les hommes ; d'autres fois cependant, elles apparaissent comme des êtres mi-filles et mi-reptiles ou poissons, capables de lancer de grands cris (jusqu'à récemment, le dicton existait en Vénétie "Sigàr come n'anguana", crier comme une anguana). Dans d'autres histoires, ce sont des vieilles femmes minces et fantomatiques, ou des personnages nocturnes qui disparaissent toujours avant que ceux qui les rencontrent puissent voir leurs visages.

Si elles se présentent à vous le soir du réveillon, mieux vaut avoir appris à danser...

Chiara Scarpone - Dictons du village

Chiara Scarpone - Dictons du village

Commenter cet article

Archives

À propos

Blog-Art : peinture, sculpture, dessin, installation, art postal...