Sortez masqués !
Quitte à sortir masqués, puisqu'il le faut sous peine d'amende, eh bien, allons-y et laissons nous aller pour en confectionner de beaux !
Pour nourrir votre imaginaire, je vous propose un petit aperçu de masques traditionnels angolais.
Avec un peu de résine, des fibres végétales, quelques tissus et des pigments, la covid 19 n'a qu'à bien se tenir !
Et si en plus, vous confectionnez aussi le costume qui va avec, vous serez au top de la protection !
Moi, j'ai un faible pour celui-là, à la fois simple mais distingué, il me parait convenir en toutes circonstances.
Moins encombrant que le précédent (il ne mesure qu'une cinquantaine de centimètres), ce masque sera très seyant sur nos plages cet été.
Réalisé en bois et agrémenté de fibres et pigments, ce masque ajoutera à votre coquetterie naturelle un petit côté espiègle. Succès garanti !
Eh bien, comme son nom l'indique, avec ce masque... y'a qu'à !
Quelle que soit la tenue de soirée que vous aurez choisie pour sortir en discothèque, ce masque très chic s'harmonisera parfaitement avec celle-ci.
Mais, redevenons sérieux, car cette histoire de masques a de quoi révolter. Voyez ci-dessous la lettre que sept ordres de professions de santé ont publiée le 30 avril 2020 :
Les masques tombent !
Notre pays connait une crise sanitaire sans précédent. Un état de guerre suivant les mots du Président de la République. Comme en 1870, il ne devait pas manquer un bouton de guêtre à nos combattants. On a vu ce qu’il en a été. Des soignants désemparés par le manque d’équipement de base et notamment les masques.
Nos soignants de la première ligne ont dû faire face à la pénurie. Une mobilisation générale a été organisée pour essayer d’améliorer la situation des personnes les plus exposées. Tous les professionnels de santé ont dû faire face à l’inquiétude. La leur, de devoir assurer leur mission, au nom de l’idéal de santé publique qu’ils défendent.Celle qu’ilsressentaient intensément pour leur entourage proche avec cette crainte permanente d’être porteur d’une contamination pour ceux qui leur sont chers.Et celles enfin de leurs patients à qui il a fallu expliquer sans relâche qu’on n’avait pas les moyens de les protéger comme il le faudrait, soit le contraire même de ce qui fonde nos métiers.
Courageusement, l’ensemble des professionnels de santé ont soutenu et assumé sans faiblir cette ligne. Oubliant les insultes, les procès en irresponsabilité ou incompétence, les vindictes anonymes ou, peut-être pire encore, celles qui ne le sont pas, ils ont tenu la tranchée.
Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût.
Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution.
Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ?
Comment nos patients, notamment les plus fragiles, à qui l’on expliquait jusqu’à hier qu’ils ne pourraient bénéficier d’une protection adaptée, vont-ils comprendre que ce qui n’existait pas hier tombe à profusion aujourd’hui. 100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C’est la surenchère de l’indécence.
Nul n’aurait reproché à des circuits de distribution grand public de distribuer des masques grand public. C’était là un complément essentiel qui serait venu compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus. Derrière le masque, se trouve le vrai visage. Nous, nous garderons celui de la dignité. Celui-ci ne se retrouvera dans aucun rayonnage.
L’heure viendra, nous l’espérons, de rendre des comptes.
En attendant, nous allons poursuivre notre mission de professionnels de santé, car c’est notre engagement. Avec néanmoins l’amertume de se dire que la responsabilité n’est pas la mieux partagée de toutes les vertus.
Signataires:
Patrick BOUET, Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins
Anne-Marie CURAT, Présidente du Conseil National de l'Ordre des Sages-Femmes
Patrick CHAMBOREDON, Président du Conseil national de l’Ordre des Infirmiers
Serge FOURNIER, Président du Conseil National de l'Ordre des Chirurgiens-Dentistes
Pascale MATHIEU, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes
Eric PROU, Président du Conseil National de l’Ordre des pédicures-podologues
Carine WOLF-THAL, Présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens