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10 Sep

Le rugby, c’est mieux sans TotalÉnergies !

Publié par Éric Babaud  - Catégories :  #Humeur

 

 

 

 

 

« Le rugby, c’est mieux sans TotalÉnergies ! » Il était 19 h 40, vendredi 8 septembre, quand ce slogan a été prononcé sur l’esplanade du Stade de France, où allait s’ouvrir la Coupe du monde de rugby 2023. Une douzaine de militants de Greenpeace venaient de se frayer un chemin parmi les supporters en bleu blanc rouge, qui se rendaient au match opposant le XV de France aux All Blacks de la Nouvelle-Zélande.

Sous une chaleur écrasante et après quelques minutes d’indécision, les militants ont exhibé des t-shirt rouges « Ensemble, plaquons Total » et « TotalÉnergies, sponsor climaticide ».

Leur objectif : dénoncer le sponsoring du Mondial par le géant pétrolier. « Derrière son joli logo multicolore, cette multinationale réalise des profits records en produisant des énergies fossiles, qui sont le moteur du changement climatique », s’indigne Fabrice, militant de Greenpeace. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’industrie fossile, dont Total est l’un des étendards, est responsable de 86 % des émissions de CO₂.

Le rugby, c’est mieux sans TotalÉnergies !

Mercredi 30 août, l’ONG Greenpeace a publié une vidéo d’animation pour illustrer qu’en 3 heures et 37 minutes, l’industrie des énergies fossiles produit assez de pétrole pour remplir une enceinte comme le Stade de France. Des tonnes de pétrole se déversaient du logo de TotalÉnergies, ensevelissant joueurs et supporters :

Si TotalÉnergies a été maintenu comme sponsor de la compétition, ce travail a tout de même porté ses fruits : après Paris, Lyon et Lille, la ville de Nantes s’est engagée le vendredi 8 septembre à ce que la multinationale ne soit pas présente dans son « village rugby ».

Tout au long de la compétition, l’ONG continuera d’envoyer ses troupes dans les villes hôtes du Mondial, Saint-Denis, Nantes, Lille ou encore Marseille. « L’idée n’est pas d’écœurer le public du rugby ou de gâcher cette belle fête, précise Fabrice, après la victoire de l’Équipe de France (27-13). Mais nous nous devons de rappeler, même de manière festive, cette réalité : en participant un évènement si populaire, TotalÉnergies déploie une stratégie d’influence bien rodée pour maintenir l’acceptabilité sociale de son modèle dépassé. » « Aux organisateurs de mettre fin à ces partenariats toxiques », conclut-il.

Dans les campagnes de publicité qu’elle a élaborées pour la compétition, TotalÉnergies se targue de rassembler « toutes les énergies pour marquer l’essai de la transition énergétique ». « En réalité, 99,7 % de sa production repose encore sur les énergies fossiles ! » rappelle Lucie, qui a rangé son t-shirt rouge.

Malgré les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui appelait en 2021 à renoncer immédiatement à tout nouveau projet de développement de champs pétroliers et gaziers pour respecter l’Accord de Paris, la multinationale continue d’explorer et d’ouvrir de nouveaux champs pétroliers et gaziers.

Elsa, une autre militante qui a échappé aux forces de l’ordre, souligne les effets de cet entêtement : plusieurs États insulaires engagés dans la compétition, « comme les Samoa, les Fidji et les Tonga », sont directement menacés par le business de Total.

« Voir TotalÉnergies s’afficher au cœur des stades, c’est indécent comme Malboro qui sponsoriserait un marathon, estime-t-elle. En l’absence d’une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, les effets du changement climatique — montée des eaux, cyclones, destructions des coraux — vont rapidement rendre ces îles inhabitables ! »

Aux Fidji, des dizaines de villages sont proches d’être submergés et en mai dernier, la Première ministre de Samoa Fiame Naomi Mata’afa a lancé un appel désespéré aux gouvernements du monde entier.

D’autres pays participants voient leurs écosystèmes directement menacés par TotalÉnergies. En Afrique du Sud, tenante du titre, la compagnie développe un projet de champs gaziers qui pourraient saccager les écosystèmes marins et les revenus des pêcheurs artisanaux. En Patagonie argentine, la multinationale participe à l’exploitation du gisement de Vaca Muerta, où la roche est fracturée pour récupérer le gaz et le pétrole de schiste — une pratique interdite en France.

 

Voir l'intégralité de l'article sur le site de Reporterre le média de l'écologie.

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